2 Le 1er juillet 1393, le
duc de Bretagne reçut les clefs de Josselin des mains de Robert de Beaumanoir, et les
remit aussitôt entre celles des vicomtes de Rohan et du Fou, afin qu'ils prissent
possession de la place en son nom. « Cette prise de possession, dit dom Morice, ne
fut que pour la forme, le duc ayant fait rendre aussitôt les clefs aux officiers du
sirè de Clisson. » (
Hist. de Bretagne, t. I
er, p. 418.)
3 Cet acte est transcrit une seconde fois dans une
confirmation de Louis XI de l'an 1463. (Reg. JJ. 199, n° 269, fol. 156.)
Edouard III, roi d'Angleterre, avait donné Montendre au Soudan de Latrau par lettres
datées de Westminster, le 11 avril 1377, confirmées le 18 juillet 1380. Les biens de
cet allié des Anglais avaient été confisqués déjà du temps de Charles V, et ceux sur
lesquels on avait pu mettre la main, notamment le château et la châtellenie de
Didonne, avaient été cédés par le roi à Jean La Personne, vicomte d'Aunay, le 16
septembre 1376. (Voy. notre tome IV, p. 417 et note.) Une notice biographique assez
développée a été consacrée précédemment à Jean II Harpedenne, seigneur de Belleville,
neveu du connétable de Clisson (tome V, p. 205, 206). Nous reviendrons cependant sur
deux points : son sénéchalat de Saintonge et son second mariage. Nous avons vu que,
dans un acte du 26 avril 1391, Harpedenne prend le titre de sénéchal de Saintonge.
Dans un ancien inventaire des mémoriaux de la Chambre des comptes, on trouve mention
de lettres patentes de Charles VI, données à Paris le 29 octobre 1407, accordant à
Jean de Fontaines les provisions de l'office de sénéchal de Saintonge et de capitaine
du château de Saint-Jean-d'Angély, en remplacement de Jean Harpedenne. (Anc. mém. G,
fol. 47, Bibl. nat., ms. fr. 21405, p. 57.)On pourrait inférer de ces deux textes que ce
dernier avait rempli ces fonctions pendant dix-sept années consécutives. Il n'en est
rien, d'après cet autre extrait du même inventaire: «
Dominus Guillelmus de Tornay
(sic) miles, cambellanus domini regis, institutus senescallus Xantonensis, datas 23
septembris 1397 ». (Anc. mém. F, fol. 44 v°.) Il s'agit sans doute de Guillaume de
Torsay, qui fut en effet sénéchal de Saintonge. Jean Harpedenne exerça, donc cette
charge à deux reprises. Quant au nom de sa seconde femme, c'est bien Jeanne
d'Apremont, veuve de Savary de Vivonne, comme le dit Besly, et non Jeanne de
Penthièvre. On trouve, à la date du 31 mai 1410, un arrêt du Parlement rendu entre
Jean Harpedenne, chevalier, seigneur de Montendre, et Jeanne d'Apremont, sa femme,
d'une part, Renaud de Vivonne, seigneur de Thors, et Isabelle sa sœur, enfants de feu
Savary de Vivonne et de ladite Jeanne d'Apremont, touchant le droit de chasse dans la
forêt de Poiroux, la maison de la Motte à Fontenay, la terre de Rignac en Bretagne,
etc. (Arch. nat., X
1A 57, fol. 137.) Nous avons recueilli encore des renseignements
sur plusieurs autres procès intéressant Jean Harpedenne; peut-être trouveront-ils
leur place dans la suite de notre publication, aux endroits où il sera de nouveau
question de ce personnage.