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MDCV

Rémission accordée à Jean Goudebon, natif de Parthenay, poursuivi pour fabrication et émission de fausse monnaie en divers lieux du royaume.

  • B AN JJ. 203, n° 32, fol. 18
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 41, p. 195-197
D'après a.

Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Goudebon, natif de la ville de Parthenay en Poictou, contenant que, puis cinq ou six ans [p. 196] ença ledit Jehan a par convoitise desordonnée faictes et forgées plusieurs monnoyes faulces, comme gros de ii solz x deniers tournois, des escuz à noz coing et armes et des flurins au chat et d’Almaigne, et aussi roingnez des escuz d’or et vendu bas or, et icelles faulces monnoyes employées en plusieurs lieux de nostre royaume, ou grant préjudice de la chose publique d’icellui. A l’occasion duquel cas, puis aucun temps ença, ledit Jehan Goudebon a été par aucuns de noz officiers constitué prisonnier ès prisons de nostre ville de Lisieux, et depuis est venu en nostre ville de Tours, où il nous a fait supplier et requerir que, attendu qu’il a esté par cy devant de bonne vie et de honneste conversacion, sans jamais avoir esté actaint ne convaincu d’aucun autre villain cas, blasme ou reprouche et que doresenavant il a entencion de vivre bien et honnestement, sans plus commettre les cas dessusdiz, il nous plaise lui pardonner et remettre lesdis cas et crimes et sur ce lui impartir et eslargir nosdictes grace et misericorde. Pour quoy nous, les choses dessus dictes considerées, voulans misericorde preferer à rigueur de justice, à icellui Jehan Goudebon avons quicté, remis et pardonné et, par la teneur de ces presentes, de grace especial, plaine puissance et auctorité royal, quictons, remettons et pardonnons les faiz, cas et crimes dessusdiz, en quelque forme et manière qu’il les ait commis et perpétrés avec toute la peine, offense, amende corporelle, criminelle et civille en quoy pour occasion dudit cas il pourroit estre encouru envers nous et justice, etc., satisfacion faicte à partie intéressée en ce faisant, civilement tant seulement, se faicte n’est, etc. Si donnons en mandement, par ces presentes à noz amez et feaulx conseillers les gens tenans et qui tiendront nostre Parlement, nostre prouchain exhiquier de Normandie, au prevost de Paris, bailliz de Berry, de Touraine, Saint Pierre-le-Moustier et à tous noz autres justiciers, etc., que ledit suppliant ilz facent, seuffrent et laissent joyr et user plainement [p. 197] et paisiblement de noz presens grace, remission, quictance et pardon, etc., et se son corps ou aucuns de ses biens sont ou estoient pour ce prins, saisiz, arrestez, etc., mettre sans delay à plaine delivrance, etc. Donné au Plessis du Parc lez Tours, ou moys de decembre l’an de grace mil cccc. soixante dix sept, et de nostre règne le dix septiesme.

Ainsi signé : Par le roy, l’evesque d’Alby1, le grant seneschal de Normandie2, les sires de Montagu3, d’Argenton4 et autres presens. L. Tindo. — Visa. Contentor. A. Rolant.


1 Louis d’Amboise, évêque d’Albi (ci-dessus, p. 184 note).

2 Jacques de Brezé, comte de Maulévrier, maréchal et grand sénéchal de Normandie, fils de Pierre II de Brezé, tué à la bataille de Montlhéry, et de Jeanne Crespin, dame du Bec-Crespin. (Cf. le vol. précédent, p. 210, note.)

3 Louis Malet, seigneur de Graville et de Montaigu, qui devint amiral de France en 1487. (Voy. Michel Perrot, Louis Malet de Graville, Paris, Picard, 1882.)

4 Philippe de Commynes, seigneur d’Argenton. (Vol. précédent. p. 181 note, p. 256, note, etc.)