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MDCXXIV

Rémission donnée en faveur de François Giren, serviteur d’André de La Trémoille, seigneur de Fontmorant1, qui, un jeudi soir du mois de décembre précédent, s’était trouvé dans une rixe où il y avait eu [p. 242] mort d’homme, à Bourg-de-Déols, lieu auquel ledit Fontmorant s’était rencontré avec son parent le seigneur de La Trémoille2. Ce dernier venait « de ses terres et seigneuries dudit lieu de la Trémoille et d’illec environ, s’en alant au lieu de Bomiers, auquel lieu de Bomiers il tient sa plus continuelle demourance. Et le voult ledit sr de Fontmorant, maistre dudit suppliant, acompaigner jusques audit lieu de Bomiers. Et eulx « estaient » logez en ladicte ville de Bourg de Déolz, c’est assavoir ledit seigneur de La Trémoille en l’ostellerie des Troys Roys, ledit seigneur de Fontmorant en l’ostel de la Corne de Cerf et avec luy ung nommé Gilles de Rasines3 et les autres de la compaignie en l’ostellerie de l’Image Nostre-Dame et en plusieurs autres lieux de ladicte ville, pour ce que tous ne peuvent logier oudit hostel des Troys Roys … [Sy donnons en mandement] aux bailliz de Berry et de Touraine, seneschal de Poictou et à tous noz autres justiciers, etc. Donné à Tours, ou moys de janvier l’an de grace mil cccc. soixante dix huit, et de nostre règne le dix huitiesme ».

  • B AN JJ. 305, n° 150, fol. 79
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 41, p. 241-242
D'après a.


1 La branche de Fontmorant remontait à Amiel de La Trémoille, second fils de Guy IV, seigneur de Château-Guillaume, Vazois, etc. et, d’Alix de Vouhet, dont le père était seigneur de Fontmorant, ledit Guy décédé le 14 octobre 1360. Les recueils généalogiques ne donnent que des renseignements sans précision sur cette branche, dont les titres viennent de rentrer aux archives départementales de la Vienne. En ce qui concerne André particulièrement, ils disent seulement qu’il paraît être le second fils d’Amé de La Trémoille, et d’Anne de Mortemart, et citent un acte de l’évêché de Poitiers, de l’an 1480, dans lequel il est désigné comme cousin de Louis de La Trémoille, comte de Benon. André de La Trémoille, seigneur de Fontmorant, et François Giren (dont le nom est parfois écrit Giron), son serviteur, étaient, l’an 1483, appelants au Parlement de Paris d’une sentence du sénéchal de Poitou et d’un exploit de Guillaume Martin, sergent royal, contre Jeanne Saunier, veuve de Martin Courant, Michel Courant prêtre, Guillaume et Pierre Courant, etc., appel qui, après diverses procédures, fut mis à néant avec renvoi des parties devant le sénéchal de Poitou au 8 janvier 1484, n.s. (Arch. nat., Actes des 17 et 20 nov. 1483, X2a 45, non folioté, et X2a 49, fol. 1.) Trois ans plus tard, le même seigneur de Fontmorant, qualifié écuyer, homme d’armes de la compagnie du sénéchal d’Agenais, était encore en procès au parlement contre Guillaume Courant, qui, cette fois était appelant d’une sentence de prévôt des maréchaux. Le 14 février 1486, la Cour déclara réserver toute décision jusqu’à ce qu’elle ait vu les lettres royaux, les informations et autres pièces de l’affaire ; le 22 du même mois, elle donna congé à André de La Trémoille, qui l’en avait requis, et enfin, par arrêt du 14 avril suivant, elle renvoya encore une fois les parties devant le sénéchal de Poitou. (X2a 51, daté du 22 février 1486, n.s., X2a 54 aux 14 février et 14 avril 1486 ; l’acte du 4 février est transcrit à la fin du registre.)

2 Louis Ier de La Trémoille, comte de Benon et de Guines, vicomte de Thouars, prince de Talmont, etc., chef de la maison, fils aîné de Georges, le ministre de Charles VII, et de Catherine de l’Isle-Bouchard, né vers 1431, mort au commencement de l’année 1484, à son retour des États généraux tenus à Tours.

3 Cette famille était possessionnée dans le ressort de Civray. Le 22 octobre 1473, Briand de Razine, écuyer, rendait hommage à Charles II d’Anjou, comte du Maine, vicomte de Châtellerault, « à cause de son chastel de Civray, pour tous ses herbergemens de Maigné et toutes les appartenances, assis jouxte l’erbergement qui fut Robert Moisseron et jouxte la Rochiere. » (Arch. nat., P. 1134, n° 93.)