1 Il y a beaucoup d’apparence que
ce personnage appartenait à la famille des barons de Mortemer du
nom de Taveau ; mais la généalogie qui en a été publiée par M.
Beauchet-Filleau ne permet pas de l’y rattacher avec certitude.
(Dict. des familles du Poitou, 1re édit.,
1840-1854, t. II, p. 694.) La Gallia christiana est à peu
près muette sur Etienne Taveau ; elle le mentionne purement et
simplement dans le catalogue des abbés de Notre-Dame de la
Vernusse ou de Grosbois, au diocèse de Bourges, d’après un acte
de 1489, et dans celui des abbés de Saint-Benoît de Quinçay près
Poitiers, on lit : Stephanus Taveau, 1485, 86, 87 et 1491
Vide in Vernucia, et c’est tout. (Tome II, col. 192 et
129.) A propos du prieuré de Puy-Notre-Dame, qui dépendait de
l’abbaye de Montierneuf de Poitiers, M.C. Port le cite en ces
termes : « Etienne Thaveau, abbé de la Vernisse et de Saint
Benoît de Quinçay, 1438 (sic), 1492. Il avait obtenu du
pape Innocent [VIII] en novembre 1489 la réunion de la cure à
son bénéfice, acte que l’évêque contestait comme illicite et
qu’une bulle nouvelle d’Alexandre VI du 28 décembre 1495
approuva, quoiqu’elle n’ait pas été maintenue. » (Dict. hist.
et géogr. du Maine-et-Loire, t. III,
p. 203.)
Etienne Taveau, alors étudiant à l’Université de
Poitiers et comme tel placé en la sauvegarde spéciale du roi,
était déjà en 1462 prieur du Puy-Notre-Dame. L’église du lieu
avait été fortifiée pendant les guerres et sur tout le pourtour
des murs extérieurs, entre les piliers, des petits édifices
avaient été construits pour mettre à l’abri les habitants de la
ville et leurs biens. La paix revenue, la plupart de ces
bâtisses avaient été abandonnées et détruites. Il en restait
cinq ou six que le curé, la fabrique et les paroissiens, d’un
commun accord, avaient résolu de faire disparaître. Mais le
prieur, qui percevait un cens sur ces petites maisons, était
opposé à leur destruction. Dans la nuit du 18 mai 1462, cent ou
deux cents habitants réunis dans l’église, munis d’outils et
armés, entreprirent la démolition projetée. Dans leur ardeur à
raser les maisonnettes, ils firent trois larges brèches aux murs
de clôture du prieuré dont ils empêchaient les moines de sortir
en les menaçant de mort, et commirent encore d’autres excès et
dégâts. Le prieur, en réparation de ces excès, les fit assigner
devant le sénéchal de Poitou. Le procès dura longtemps. Le
28 avril 1467, les habitants du Puy-Notre-Dame obtinrent des
lettres de rémission, que le sénéchal de Poitou entérina tout en
accordant au demandeur des dommages intérêts. Et Etienne,
Taveau, jugeant ceux-ci insuffisants, releva appel au Parlement.
La cour, par un arrêt très explicite et congrument motivé, du
23 février 1469, confirma la sentence du sénéchal en ce qui
concernait l’entérinement des lettres de rémission et condamna
les défendeurs à deux cents livres envers le premier et aux
frais de la cause principale. (Arch. nat., X2a 36,
fol. 151 ; voy. aussi des mandements touchant l’exécution de cet
arrêt, datés des 28 février et 6 juillet de la même année,
id., fol. 203 r° et v°, 239.) Nous compléterons cette
notice par les renseignements contenus dans la première édition,
devenue rare, du Dictionnaire des familles du Poitou :
« Etienne Taveau prieur du Puy-Notre-Dame, transigeait, le
10 novembre 1486, avec les fabriqueurs de ce prieuré au
sujet de sept chapellenies qu’il y avait fondées, et dont il se
prétendait collateur. Il était aussi abbé de Saint-Benoît de
Quinçay en 1490, lorsque, par une bulle du 27 juin de la même
année, le pape confirma un traité qu’il avait passé avec le curé
et les fabriqueurs du Puy-Notre-Dame. Nous le voyons
ajourné par lettres du conservateur des privilèges royaux de
l’Université de Poitiers, en date du 16 août 1490, à la requête
de Mathurin de Dercé, doyen de Luçon, qui prétendait être
propriétaire de la cure du Puy-Notre-Dame, dont Etienne s’était
emparé, et, le 7 septembre 1491, il traitait avec Pierre
d’Amboise, évêque de Poitiers, qui prétendait illicite et
nuisible à des intérêts l’union qu’Etienne avait fait faire par
le pape de la cure ou vicairie perpétuelle du Puy-Notre-Dame à
son prieuré. » (Tome II, p. 694.)
2 Jacques Odart, seigneur baron de Cursay, de
Sammarçolles, Messay, Maulevrier, le Moulin-de-Celles, en
Loudunois, chambellan du roi, grand fauconnier, puis grand
panetier de France. On trouvera plus loin quelques
renseignements complémentaires, à l’occasion de lettres de
Louis XI de septembre 1480, données en sa faveur.
3 François Lucas, écuyer, valet de chambre puis
chambellan de Louis XI, avait reçu en don du roi, par lettres
patentes données à Amboise, au mois d’octobre 192, la terre et
seigneurie de la Roche-Tesson en la vicomté de Coutances,
récemment rentrée au domaine par le décès de Guillaume de Valée,
écuyer, à qui elle avait été octroyée par le même roi, en
octobre 1461 parce qu’elle avait appartenu jadis aux ancêtres
d’Isabeau Tesson, femme dudit Guillaume. (Arch. nat.,
X1a 8605, fol. 265 v° et 266 ; X1a 8606,
fol. 277 ; Vaësen, Lettres de Louis XI, t. X, p. 173.) Le
Dict. des hommages et aveux de Normandie par Brussel
mentionne trois lettres de souffrance d’aveu accordées à
François Lucas pour la terre de La Roche-Tesson (13 mars 1473,
6 juin et septembre 1476).